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Les études thématiques Les forêts anciennes et subnaturelles

Les forêts anciennes et subnaturelles

En France métropolitaine, la surface forestière augmente depuis le milieu du XIXe siècle. Toutefois, ces peuplements forestiers peuvent se distinguer de par leur occupation du sol au cours du temps. En effet, des boisements apparaissent sur des terrains qui avaient autrefois une autre vocation et, dans le même temps, des zones forestières sont déboisées (en faible proportion) ou bien demeurent en place dans le paysage. Ces évolutions caractérisent les termes de forêts récentes, déboisements et forêts anciennes.


Sommaire :

Qu’est-ce qu’une forêt ancienne ?

Une « forêt ancienne » est un ensemble boisé n’ayant pas subi de défrichement* depuis le minimum forestier**, c’est-à-dire dans la première moitié du XIXe siècle. On considère qu’entre ces deux dates, 1850 et aujourd’hui, il a existé une continuité de l’état boisé, sans changement d’affectation du sol.

Au contraire, une « forêt récente » est une forêt qui est établie sur un sol anciennement dévolu à un autre usage, le plus souvent agricole (culture, prairie…) et qui n’était pas boisé à la date de référence choisie, celle des levés de la carte de l’état-major (soit la moitié du XIXe siècle).

NB : Il y a souvent confusion entre « forêt ancienne » et « vieille forêt » ou « forêt mature ». Alors que le concept de forêt ancienne renvoie à l’ancienneté de l’usage forestier du sol, les deux autres se rapportent à l’âge des arbres ou des peuplements, ou à la diversité en espèces ou au volume de bois mort.

Représentation schématique de la définition d’une forêt ancienne et d’une forêt récente, entre 1850 et aujourd’hui

*Défrichement = Conversion d’une parcelle forestière en un autre usage (cultures, prairies, vignes, habitat...).
**Minimum forestier = Moment où la surface forestière a atteint son minimum.


L’IGN a numérisé l’inventaire Daubrée, dressant un inventaire des forêts au début du XXe siècle

Statistique et atlas des forêts de France, par Lucien Daubrée, 1912. Cet ouvrage de 387 pages constitue le premier inventaire forestier national classé par département, dit inventaire Daubrée. Publié en 1912 par le directeur général des Forêts Lucien Daubrée, il contient les statistiques départementales ainsi que 87 cartes couleur des départements selon le type de propriété.

Pour en savoir plus sur l’inventaire Daubrée, consultez L’IF ci-dessous.


N°31 - 2013 - Un siècle d’expansion des forêts françaises.

L’IGN a établi une méthodologie de traitement de la carte de l’état-major fournissant l’occupation ancienne des sols

Malgré l’existence de la carte de Cassini (1749-1790) et du cadastre napoléonien (1807-1850), c’est la carte de l’état-major (1818-1866) qui représente le meilleur support pour la cartographie des forêts anciennes, de par son homogénéité sur la France entière, mais aussi par son échelle, sa date de réalisation correspondant à la période du minimum forestier) et sa qualité.

Tout d’abord, l’IGN a réalisé les fonds du SCAN Etat-Major® au 1 : 40 000 à partir de la carte de l’état-major.
Ensuite, le travail de l’IGN a consisté en l’élaboration d’une méthodologie technique détaillée permettant d’améliorer l’homogénéité des cartes de forêts anciennes. Cela a conduit en l’application d’une procédure homogène de vectorisation et de géoréférencement de l’information portée par la carte sur les usages du sol.

L’IGN met à disposition deux outils de visualisation, permettant d’explorer les cartographies anciennes :

Le GéoPortail

Remonter le temps

L’élaboration de cette procédure homogène permet d’ouvrir la numérisation de la carte de l’état-major à n’importe quel projet, assurant ainsi un travail homogène et donc une compatibilité des différentes productions. Le projet CartoFora se charge de faire le bilan des travaux en cours.


L’IGN partenaire du projet CartoFora : pour recenser l’occupation ancienne des sols au niveau national

Le projet CartoFora, porté par le GIP ECOFOR, permet de connaitre l’avancée des différentes initiatives de vectorisation de la carte de l’état-major au niveau national. De nombreux acteurs y sont impliqués, notamment l’IGN, l’INRAE, les Parcs nationaux et naturels régionaux, les Conservatoires botaniques nationaux, le WWF, l’ONF, ainsi que certaines collectivités. L’IGN est notamment coordinateur et référent national dans la production de ces cartes.

Les cartes réalisées à ce jour représentent déjà 33 % du territoire. Elles permettent de dessiner avec une bonne précision et de comparer les changements d’occupation du sol dans différentes régions de France. L’objectif est d’aboutir à la réalisation d’une carte complète à l’échelle de la métropole.

Etat d’avancement de la carte d’occupation ancienne des sols de France (mars 2021)
(clic sur image pour téléchargement du PDF)


L’IGN publie une première analyse utilisant la cartographie des forêts anciennes

L’IF n°42 sur les forêts anciennes publié en 2018 (ci-contre) donne à titre d’exemple une comparaison cartographique entre la région Bretagne et la région Lorraine (ci-dessous) :

N°42 - 2018 - Les forêts anciennes : État des lieux des forêts déjà présentes dans la première moitié du XIXe siècle.
Répartition géographique et surface des forêts anciennes et des forêts récentes en Bretagne et en Lorraine
Source : IGN, 2018. L’IF n°42.


L’IGN et le CBN Sud-Atlantique, coordinateurs du projet de cartographie et de caractérisation des forêts anciennes de Nouvelle-Aquitaine

Dans le cadre de la mise en place du Programme Régional de la Forêt et du Bois (PRFB) de Nouvelle-Aquitaine en 2019, il a été nécessaire de fixer les priorités économiques, environnementales et sociétales de chaque massif forestier. Le Conservatoire Botanique National Sud-Atlantique (CBNSA) et l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) ont élaboré des outils pour améliorer les connaissances sur la valeur patrimoniale de ces forêts, au point de vue écologique. Cette étude s’est terminée fin 2021.

Cette patrimonialité forestière est abordée par les critères d’ancienneté et de maturité d’une forêt (définitions en haut de cette page).

La cartographie des forêts anciennes et des forêts à fort potentiel de naturalité, ainsi que la définition de méthode de caractérisation des forêts subnaturelles sur le terrain constituent un outil de premier ordre pour les différentes administrations et gestionnaires du territoire afin d’utiliser au mieux les potentiels de leur territoire dans les décisions.


Quatre rapports concluent cette étude sur la Nouvelle-Aquitaine :

Cartographie et caractérisation des forêts anciennes de Nouvelle-Aquitaine
(avril 2021)
Recherche de zones à fort potentiel de naturalité au sein des forêts présumées anciennes de Nouvelle-Aquitaine
(2021)
Localisation de vieilles forêts potentielles en Nouvelle-Aquitaine
Enquête participative, sélection de ZNIEFF et convergence d’informations géolocalisées (2021)
Méthode de caractérisation des vieilles forêts de Nouvelle-Aquitaine
Protocole d’inventaire de terrain et construction d’indicateurs par la végétation (2021)
réalisé à partir des données de l’inventaire forestier réalisé à partir de couches d’informations géographiques et des données de l’inventaire forestier Assemblage des données IGN et des données partenaires pour la localisation de vieilles forêts (=forêts subnaturelles) Définition de méthodes de caractérisation des « vieilles forêts » (= forêts subnaturelles) sur le terrain


Une présentation des forêts anciennes des 6 zones d’études est également disponible dans des fiches synthétiques mises en page par l’Agence régionale de la biodiversité de Nouvelle-Aquitaine :

Forêts présumées anciennes de la vallée de l’Adour, plaines et coteaux
(2021)
Forêts présumées anciennes de Dordogne
(2021)
Forêts présumées anciennes des Landes de Gascogne, des Dunes littorales, de l’Entre-deux-mers et de la vallée de la Garonne
(2021)
Forêts présumées anciennes du Limousin
(2021)
Forêts présumées anciennes de Poitou-Charentes
(2021)
Forêts présumées anciennes du piémont et de la haute chaîne des Pyrénées
(2021)


L’IGN fournisseur de données pour le projet FRAPVAL

Le projet FRAPVAL, mené de 2017 à 2020, vise à établir un possible effet des forêts et ripisylves* anciennes des petites vallées de Puisaye sur la biodiversité. L’étude, basée dans l’Yonne et portée par IRSTEA (INRAE), l’IGN et le CNPF, étudie les interactions entre gestion forestière et biodiversité spécifique.

Rôle de la ripisylve sur le fonctionnement écologique des cours d’eau

En effet, les ripisylves pourraient jouer un rôle plus ou moins important selon leur ancienneté, notamment sur la biodiversité aquatique. Cette étude permet de mieux comprendre et mieux préserver ces milieux.

Ainsi, le projet doit :

  1. Cartographier des forêts et prairies potentiellement anciennes.
  2. Valider ou réfuter le concept de forêt ancienne des petites vallées et évaluer leur état de conservation.
  3. Tester la pertinence du concept de ripisylve ancienne
  4. Sensibiliser le public à l’utilité de la forêt alluviale et de la ripisylve pour préserver les ressources en eau, et des forêts anciennes pour préserver la biodiversité

Accès à la synthèse des résultats (PDF, 2020)

*Ripisylve = Frange boisée plus ou moins large installée dans le lit majeur d’un cours d’eau et subissant les crues annuelles.


ACTUS INVENTAIRE FORESTIER

(Cliquez ici pour en savoir plus)